Un potager bio sur mon balcon

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Recycler ses déchets pour en faire du compost

Nous produisons chaque jour des déchets organiques qui sont jetés à la poubelle, puis récoltés régulièrement par les services municipaux pour être traités par incinération ou toute autre méthode. Cela présente un coût pour la collectivité (ramassage des ordures et traitement) et les déchets ne sont souvent pas valorisés. L’incinération, en plus de rejeter du CO2 dans l’atmosphère, contribue à la pollution de l’environnement.

Il existe pourtant des solutions très simples pour éviter ce gaspillage de temps, d’énergie, d’argent et cette pollution. Les déchets organiques peuvent être ré-utilisés sur place, sans aucun coût, pour fabriquer du compost, de l’engrais et favoriser la multiplication des bactéries favorables aux cultures de légumes (on pourra se reporter à la page Thé de compost pour obtenir de plus amples précisions).

Nous allons présenter brièvement les techniques de compostage en insistant sur celles que l’on peut utiliser facilement sur un balcon. Il existe six techniques de compostage :

Le compostage de surface est le compostage qui est présent partout dans la nature. Les feuilles, les fruits, les branches mortes etc. tombent des arbres puis sont ensuite décomposées naturellement sous l’action de micro-organismes. L’humus ainsi obtenu, conjointement avec les argiles provenant de la décomposition de la roche-mère permettent ensuite la croissance des plantes et des arbres.  Il ne faut pas sous-estimer ce compostage naturel qui permet quand même à la forêt amazonienne d’exister !

Ce compostage peut très bien être utilisé sur un balcon, il suffit de couper les déchets végétaux en petits morceaux (pour accélérer leur décomposition) et de les placer comme paillage (mulch) au pied des plantes ce qui permet de garder le sol meuble, de limiter l’évaporation et l’érosion, et d’avoir un sol vivant (multiplication de tous les micro-organismes utiles). L’inconvénient de ce type de technique c’est que la décomposition est lente et la place sur le balcon limitée. On peut cependant l’utiliser à petite échelle.

Le compostage en tas est le compostage utilisé classiquement dans les jardins, on dispose ses déchets sur un tas en veillant à :

  1. mélanger les déchets carbonés, c’est-à-dire tout ce qui est « sec » (carton, feuilles mortes, végétaux désséchés etc.) avec les déchets azotés (tonte de gazon, épluchures de légumes etc.),
  2. aérer régulièrement le tas par brassage avec une fourche ou tout tout autre outil spécialisé (outil à ailette, outil en forme de tire-bouchon, griffe),  (ou en créant des tunnels),
  3. maintenir le tas humide mais pas détrempé.

La décomposition est effectuée dans un premier temps par les bactéries (qui ont besoin d’oxygène) jusqu’à l’obtention de compost frais, puis par les champignons. Ce type de compostage est possible sur un grand balcon ou une terrasse en achetant par exemple un composteur à tambour mais n’est pas très pratique.

Le compostage semi-industriel est une version améliorée du compostage en tas où l’on essaie d’optimiser le rapport carbone / azote de manière à provoquer la fermentation aérobie du tas de compost, qui est responsable de la montée en température (qui doit être elle-même contrôlée). Ce type de compostage est très bien décrit dans l’ouvrage « Le manuel des jardins agroécologiques » publié chez Actes Sud (pages 110 – 118). Il n’est pas accessible sur un balcon.

Le compostage industriel vise à contrôler de manière encore plus précise le rapport carbone / azote, les différentes étapes du processus de compostage etc.

Le lombricompostage (cf. la page Lombricompostage) est une technique parfaitement adaptée à un balcon ou même à un appartement. Je l’utilise avec succès depuis plus de 5 ans, et j’obtiens un lombricompost de qualité que j’utilise pour mes plantations et pour la production de thé de compost (cf. la page Thé de compost). L’idée est d’utiliser un procédé déjà présent dans la nature : lorsqu’on regarde un tas de fumier en décomposition on peut voir des nombreux petits vers rouges (vers Eisenia) à l’ouvrage, ce sont eux (avec tous les micro-organismes) qui permettent la décomposition rapide du tas.

Ces vers permettent en particulier de décomposer tous les déchets frais provenant de la cuisine sans produire aucune mauvaise odeur (qui provient en général de la volatilisation de l’azote sous forme d’ammoniac). On pourra se reporter au diaporama de présentation sur la page d’accueil pour visualiser le fonctionnement du lombricomposteur. On peut très bien fabriquer soi-même son lombricomposteur suivant différentes techniques (on se reportera utilement aux sites internet traitant de ces techniques).

La décomposition grâce aux micro-organismes efficaces (EM) est tout à fait possible sur un balcon. Contrairement au cas du lombricompostage elle peut s’effectuer en milieu anaérobie et permet de traiter les déchets animaux (viande, fromage, poisson, nourriture cuite). Je la teste en ce moment dans ma cuisine.

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